Le raid sur Dieppe, le 19 août 1942, intervient dans un contexte géopolitique et stratégique très particulier. Les troupes russes subissent de sérieux revers. Staline demande avec insistance aux Alliés d'ouvrir un second front à l'Ouest afin de diminuer la pression exercée sur le front est. Dans le Pacifique, les armées japonaises progressent de manière inquiétante, et dans l’Atlantique, les sous-marins allemands anéantissent le trafic maritime allié à destination de l’Angleterre.

L’état-major britannique préconise alors la multiplication des bombardements aériens et la poursuite des raids commandos, comme aux îles Lofoten (1941), à Bruneval et à Saint-Nazaire (1942).

Compte tenu de ces « succès », il est décidé, en avril 1942, de mener une opération de grande envergure sur les côtes françaises en faisant débarquer une force de 6000 hommes, appuyée par des unités aériennes et navales. L’objectif de cette reconnaissance en force est d’évaluer la résistance du Mur de l’Atlantique. Un raid est planifié sous le nom de code « Rutter » entre le 4 et 8 juillet 1942, mais doit être annulé en raison des mauvaises conditions météorologiques. Néanmoins, l’état-major des Combined Operations, service du War Office chargé de harceler les forces allemandes d’Europe occupée par des raids combinant les forces navales, aériennes et terrestres, décide de poursuivre l’opération. Après quelques adaptations, elle est relancée sous le nom de code « Jubilee » et programmée pour le mois d’août 1942.

Raid sur Dieppe