Le Centre de Compétences de la composante Marine, en abrégé CCMAR, assure les formations de base et professionnelles de presque tout le personnel de la composante Marine.

 

CCMAR est installée dans le quartier « Lieutenant de vaisseau Victor Billet », baptisé du nom de l’officier de marine qui fut le premier engagé à la Section Belge de la Royal Navy et qui disparut, le 19 août 1942, lors du raid sur  Dieppe. Ce jour-là, Victor Billet se trouve à bord du Tank Landing Craft (TLC) 159 (3) comme Naval Liaison Officer auprès du 14th Canadian Army Tank Regiment, The Calgary Regiment. Sa mission est de veiller au débarquement des chars Churchill sur les plages codées White Beach et Red Beach.  



Les premières mentions du domaine remontent au 13ème siècle et font état de la fondation de la léproserie Marie-Madeleine. Celle-ci acquit en donation la plus grande partie des terres sur lesquelles est bâtie l’actuelle caserne.

 

Ces biens furent expropriés pendant la révolution française et gérée par la suite par la commission brugeoise des Maisons de Dieu bourgeoises (qui allait devenir l’assistance publique pour aboutir aux CPAS actuels). Un décret Impérial de Napoléon ordonna que chaque ville de garnison mette un terrain d’exercice à la disposition des troupes, à partir de 1810. En 1827, la ville de Brugge prit à ferme une plaine de manœuvres à la Maalsesteenweg, pour les troupes de la 6e Afdeling Infanterie casernées au Kazernevest. Ce bail fut renouvelé tacitement jusqu’au moment où ces parcelles furent finalement achetées par le Ministère de la Défense Nationale, en 1967.

 

Avant la Première Guerre mondiale, outre l’armée, la garde civique utilisait également la plaine de manœuvre, dont, à partir de 1918, des concessions furent accordées à des organisations non-militaires, comme l’association des planeurs « Brugeois d’Aviation ». Les installations furent agrandies et se virent adjoindre de grands dépôts où des centaines de mobilisés vinrent chercher leur équipement en 1938 et 1939.

Des plans prévoyaient également la création d’un aérodrome de dégagement, qui permettrait d’utiliser l’infrastructure existante du terrain d’exercice. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale empêcha la réalisation de ce projet.


Au début de l’occupation, l’emplacement actuel de la caserne marine de Brugge (Sint-Kruis) était à l’origine destinée à la construction d’un camp pour les prisonniers de guerre anglais. Car, et à cette époque, les Allemands étaient encore très optimistes quant au succès de l’opération « Seelöwe » (l’invasion de l’Angleterre).  D’ailleurs ceux-ci – avec leur Deutsche Gründlichkeit distinctif – avaient déjà tout préparé pour le séjour des Tommies britanniques! 


Aujourd’hui nous savons que cela s’est avéré très différent. Relevons, néanmoins, que les seuls prisonniers de guerre incarcérés par les Allemands, à Brugge, ont été des soldats italiens à la suite de  la capitulation italienne. Mais en septembre 1944, aux moments du replis des Allemands, tout ce travail avaient-ils été perdus ? 


Dès la libération du pays, la répression commence. La chasse aux collaborateurs (réels ou présumés) dégénère en terreur de rue, en pillage et en vengeance personnelle... C’est à ce moment-là que le camp de Brugge reçoit de nouveaux résidents.


En effet, plusieurs centaines de collaborateurs (VNV, Vlaamse Wacht, De Vlag, etc…)  sont arrêtés à partir du 12 septembre 1944 pour crime d’intelligence avec l’ennemi. La prison de Brugge d’une capacité d’environ 500 personnes ne peut accueillir cet afflux important de détenus ! l’ancien camp de prisonniers de guerre offrait, par conséquence, une solution toute faite pour internés les « inciviques ». 


Dès le 23 septembre 1944, les premiers « Noirs » arrivent au centre d’internement de Sint-Kruis ou au camp de Sint-Kruis. Au total, pas moins de 1147 détenus seront détenus dans le camp. 

Au début des années 1950, l’expansion de la Force navale et les possibilités limitées à Ostende, pousse celle-ci à la recherche de nouveau emplacement pour ses infrastructures.  C’est à cette période également que le camp de Sint-Kruis devient disponible pour cette dernière. Son premier commandant sera le Capitaine de frégate Van Waesberghe. 

Depuis 1952, le Centre de Formation Navale (CENFORNAV), à Sint-Kruis, et inauguré sous le nom de Quartier Lieutenant de Vaisseau Victor Billet, est destiné à l’instruction primaire et secondaire des matelots, à la formation professionnelle des sous-officiers de toutes les catégories. Miliciens et Volontaires sont appelés à y accomplir des stages au cours desquels s’effectuent la sélection vers les diverses spécialités et une orientation professionnelle aux divers emplois au sein de la Force navale.



En décembre 1963 suite à la publication de l’Arrêté Royal portant sur la modification de la structure générale de la Force navale ; celle-ci comprendra dorénavant un état-major à Bruxelles, un Groupement Opérationnel (COMOPSNAV), un Groupement Logistique (COMLOGNAV), le Groupement Entraînement et Instruction (COMINAV), un dépôt de réserve à Nieuwpoort et à Zeebrugge et, enfin, un commandement mobilisateur.

 

Le Commandement de l’Instruction de la Marine dispense les cours statutaires du personnel de la Marine. L’organisation de COMINAV s’articule autour de trois piliers : les directions de la Politique d’Instruction (DI), de la Formation (DF) et des Moyens (DM).

 

·         L’école des Opérations s’occupe des formations en transmission, détection radar et lutte anti-sous-marine. En septembre 1996, elle quitte Brugge pour Den Helder, aux Pays-Bas.

·         L’école Technique forme les techniciens, mécaniciens et électriciens de la Marine. Seuls les candidats sous-officiers de carrière, technicien A2, suivent la filière de l’Ecole Royale Technique de Saffraanberg.

·         Une partie de l’école Logistique a été rebaptisée Ecole Belgo-Néerlandaise de Commissariat. Les sections du « Service Logistique d’Appui » ont déménagé d’Amsterdam vers Brugge. Un de nos officiers en assure le commandement, secondé par un collègue néerlandais. Son inauguration officielle eut lieu le 20 septembre 1996.

·         Le Détachement d’Instruction Navale (DETINAV) forme les électroniciens et les spécialistes en armement. Cette école est la seule à ne pas se trouver à Brugge mais à Zeebrugge.

·         Le Centre NBCD de Rijckevelde, à Oedelem, où les élèves issus de toutes les forces, mais aussi du secteur civil, apprennent à lutter efficacement contre le feu et à limiter et réparer les avaries opérationnelles.

 

Fin octobre 1999, la Marine effectua une restructuration volontaire afin de pouvoir exécuter ses missions de la manière la plus efficace possible avec les moyens qui lui sont accordés.

 

Le Commandement Opérationnel de la Marine sera responsable de l’exécution des décisions prises par le chef d’état-major de la Marine.

 

Ce commandement intègre COMOPSNAV (opérations), COMLOGNAV (logistique) et COMINAV (instruction) et regroupe de cette manière toutes les tâches d’exécution de la Marine sous un seul commandement.

 

Le 2 janvier 2002, le Commandement Opérationnel de la Marine a été dissout et la structure unique mise en place. Celle-ci prévoit que les composantes opérationnelles, dont fait partie la composante Marine, tombent sous la direction du vice-chef d’état-major Opérations et Entraînement.  Le Centre de Formation s’appelle maintenant Centre de Compétences de la composante Marine (CCMAR).

Caserne Marine de Bruges